Le talent pur pour le pilotage ne suffit pas : il faut aussi un bon ressenti du comportement de l’auto en piste et une fine analyse des datas restituées par les logiciels pour définir les meilleurs réglages. « Lors des premiers roulages aux essais libres, je trouvais le train arrière de ma Clio trop « joueur » et je me suis fait quelques frayeurs dans la courbe rapide de Signes, au bout de la ligne droite du Mistral. Mais en fait c’est comme cela qu’il faut rouler pour aller vite, avec un train arrière qui aide la voiture à tourner. La voiture peut ainsi « enrouler » les virages dans les parties plus techniques, avec une bonne traction. Accessoirement cela permet de préserver les pneus avant. »
Pour signer un bon temps en qualification, deux facteurs sont prédominants : les pneus, dont il faut exploiter le pic d’efficacité, et l’aspiration, qui procure quelques km/h salvateurs, à condition de parvenir à se blottir dans le sillage d’un bon lièvre. Joran trouve les deux… mais pas dans le même tour. Il se place en 8e position sur une grille riche de 41 pilotes pour le départ de la course 1, disputée samedi soir à la nuit tombée. Un premier tour mené tambour battant le voit s’emparer de la 4e place. Dix minutes plus tard, dans une passe d’armes à couper le souffle, le pilote de la Clio n°77 dépasse coup sur coup David Pouget et Marc Guillot, deux piliers de la Clio Cup ! La fin de course verra un époustouflant chassé-croisé se conclure sur une magnifique 2e place, non sans un impressionnant passage sur deux roues et un ultime dépassement dans le dernier tour.
Lors de cette course 1, Joran a vu son rétroviseur droit se disloquer, témoignant de l’intensité de la lutte. Dimanche, le gauche s’est replié dans un contact et son rétro intérieur a fini par se décrocher du pare-brise ! Parti de la 9e place sous un soleil méditerranéen, Joran achèvera cette fois sa remontée au 5e rang. Dans les deux courses, il a signé le meilleur tour. Le seul regret se situe dans les 3 points qui, au décompte final, manquent à Joran pour coiffer la couronne de la Challengers Cup*, mais il n’en est pas moins le meilleur débutant de la saison et le mieux placé de ceux qui ne disputaient qu’un seul championnat. Au classement général de la Clio Cup France, il n’a pas à rougir d’être devancé par l’octuple champion Nicolas Milan, et par David Pouget, qui s’est déjà classé neuf fois parmi les trois premiers des Clio Cup France, Espagne ou Europe au cours des dix dernières saisons !
« J’ai atteint mon objectif qui était de marquer les esprits dans cette dernière épreuve » a déclaré Joran. « Je suis satisfait de mes départs et j’ai réussi à remonter en course, les bagarres ont été intenses… vivement 2023 ! »
*Challengers Cup : classement réservé aux pilotes les moins expérimentés.
Bio Joran Leneutre :
Français, né le 7 avril 2005, réside à Bernay (Eure), licencié à l’ASK Rouen 76.
2013/19 : Karting. 3 fois champion de Normandie Minime et Nationale, 2 fois vice-champion de Normandie Minikart et Cadet, 4e Finale du Challenge Rotax France et 5ème National Series Karting Minime, 10e championnat de France Nationale, vainqueur Trophée Kart Mag et série Stars of Karting Nationale, 3è Rotax Max Challenge International Trophy 125 Junior Max.
2021 : débuts en sport automobile en Peugeot 208 Racing Cup (Ultimate Cup Series). Vice-champion avec 11 podiums dont 5 victoires, champion Junior avec 16 podiums dont 12 victoires, sur 22 courses.
2022 : Clio Cup France, 3e au classement général (3 podiums dont 1 victoire) et 2e de la Challengers Cup (9 podiums dont 2 victoires de classe).
