Deux semaines dans la vie d’un directeur sportif

Avec sa double casquette de dirigeant fondateur de l’écurie AutosportGP et de directeur sportif de LS Group Performance, Gilles Zaffini vient de vivre deux semaines totalement magiques du Paul Ricard au Mans, tout en gardant un œil sur un autre circuit de légende, Spa-Francorchamps. Sept courses avec dix autos portant le logo de deux marques prestigieuses et un nombre incalculable de rencontres ont ponctué ce road trip 100% passion !

Gilles Zaffini est actif dans le sport automobile depuis plus de trente ans maintenant. Après la Renault Clio Cup et l’Alpine Elf Europa Cup, le rythme de la croissance s’est accéléré ces dernières années et les ambitions ont été revues à la hausse. L’équipe a pu s’attaquer à la catégorie GT4 suite à un partenariat noué avec le groupe de distribution automobile LS Group. Celui-ci, sous l’impulsion de son CEO Edouard Schumacher, s’est récemment porté acquéreur de l’écurie IMSA Performance, notamment connue pour son impressionnant palmarès en Porsche Carrera Cup France et ses deux victoires de catégorie aux 24 Heures du Mans (2006 en GT2 et 2013 en GTE-Am). Cette structure revit cette année sous le nom d’IMSA LS Group Performance.

Le don d’ubiquité

En ce premier week-end de juin, l’équipe Autosport GP était installée à Spa-Francorchamps pour le troisième rendez-vous de la saison de l’Alpine Elf Europa Cup. Simultanément, AUTOSPORTGP LS Group Performance avait investi le paddock du Paul Ricard pour le deuxième meeting de la GT4 European Series. « J’ai mis en place deux équipes dans l’équipe » décrit Gilles Zaffini. « C’était indispensable, car même quand les deux disciplines dans lesquelles nous sommes impliqués figurent à l’affiche d’un même évènement, nous devons installer deux structures à deux points du paddock assez éloignés l’un de l’autre. Certains de nos techniciens et ingénieurs se consacrent plus spécifiquement à l’Alpine A110 Cup, d’autres à l’A110 GT4. En ce qui me concerne, j’étais au Castellet pour le GT4 tout en étant en contact avec Agathe Grégoire, qui est chez nous en tant qu’alternante en dernière année d’études d’ingénieur et chargée de l’Alpine Elf Europa Cup. »

Les deux coins de ciel bleu de cette étape belge furent le Top 5 de Tim Mérieux et le podium en Gentleman de Pierre Macchi. « La dernière fois que le championnat était venu, en 2021, nous avions gagné avec Laurent Hurgon. L’ascension de Lilou Wadoux, que nous avons fait courir en 2020 et 2021 en Alpine Elf Europa Cup a sans doute participé à donner une image de tremplin à cette coupe de marque. Le plateau est devenu une Junior Cup avec plus de la moitié de jeunes pilotes et on a peut-être oublié certaines bases de sportivité. Aujourd’hui, le peloton est un peu trop explosif et dans chacune des deux courses, un de nos pilotes s’est fait sévèrement bousculer et a dû abandonner avant même d’atteindre le Raidillon. »

Au Paul Ricard en revanche, les couleurs d’AUTOSPORTGP LS Group Performance ont brillé sous le soleil de la GT4 European Series. Mais la pluie a fait émerger un problème de sécurité qui mériterait d’être examiné par les organisateurs. « Le positif se situe du côté de la bonne forme des Alpine, et notamment des nôtres qui ont clairement passé un step en performance par rapport à 2022. Nous n’avons pour ainsi dire pas quitté le Top 10. Avec Simon Tirman et Paul Cauhaupé, nous pouvons compter sur un duo de choc dans l’ultra-compétitive catégorie Silver. Paul a signé un beau 2e temps absolu en qualification et notre Alpine #110 a terminé la course 1 au 6e rang du général et 5e de la catégorie. C’est pour l’instant notre meilleur résultat dans ce championnat. Nos pilotes Am Laurent Hurgon et Alain Ferté se sont classés 2e puis 3e mais je suis déçu car ils pouvaient prétendre à la victoire. Le samedi, Alain partait devant mais il a été gêné par un accrochage entre deux pilotes, juste devant lui, et son adversaire direct en a profité. Dimanche, pour des raisons de sécurité quand la pluie est arrivée, on a décidé de faire rentrer nos deux voitures pour monter les pneus adaptés aux conditions… Et on a été battus par ceux qui ont continué en slicks et ont roulé constamment en dehors des limites de la piste sans écoper d’aucune pénalité ! Pour nuancer, si on nous avait dit l’année dernière qu’on en serait là aujourd’hui, 2e d’un championnat européen, on aurait signé tout de

Cap sur le Centenaire

Une petite halte à Lyon pour gérer les affaires courantes (oui, il y en a !) et notre directeur sportif met le cap sur Le Mans. « C’était important d’y être pour plein de raisons, dont, bien sûr, les enjeux sportifs. IMSA LS Group Performance faisait courir pour la première fois sa Porsche 911 GT3 R à Road to Le Mans, en lever de rideau des 24 Heures du Mans tout en engageant également trois autos en Porsche Carrera Cup France. Franck Rava, qui a vécu l’épopée IMSA Performance et qui est aujourd’hui le pilier d’IMSA LS Group Performance, a coordonné le tout. Son expérience et ses compétences nous amènent à la deuxième très bonne raison de venir, une mission d’observation car participer aux 24 Heures du Mans est clairement notre objectif. Je suis d’ailleurs resté jusqu’à l’arrivée pour ressentir l’ambiance unique de cette épreuve qui est un véritable générateur de passion. »

Gilles Zaffini avait aussi des ami•e•s à soutenir, à encourager. « Lilou Wadoux participait à ses deuxièmes 24 Heures du Mans. Nous avons également profité de l’occasion pour échanger avec son manager Philippe Dumas. Enfin, en tant que pionniers de l’Alpine Elf Europa Cup, on fait aussi partie de la famille Alpine, je suis donc allé saluer Philippe et Patrick Sinault et admirer l’Alpine Hypercar qui a été officiellement présentée au public et à ses futurs adversaires la veille du départ. »

De succès en projet, Gilles Zaffini s’est ensuite tourné vers un autre circuit mythico-mythologique, celui de Dijon-Prenois, mais c’est une autre histoire, dont nous reparlerons sûrement bientôt !